Choro Trail - Bolivie

Depuis La Paz, nous décidons de faire une excursion dont nous n'avions absolument jamais entendu parler avant: le Choro Trail. Il s'agit d'un trek de 3 jours / 2 nuits dans la montagne, partant des hauts sommets et terminant à l'entrée de la jungle.

Bon, ça ne partait pas forcément du bon pied. La veille du tour, au retour des Cholitas, la réceptionniste de l'hôtel nous annonce que notre agence a appelé pour dire qu'ils ne pourraient pas venir nous chercher et qu'il fallait se rendre dans une agence inconnue au bataillon, sans adresse ni numéro de téléphone. Super. Nous nous levons donc beucoup plus tôt que prévu, et nous rendons à l'agence où nous avons réservé, on verra bien. Et bien on vous le donne en mille, le fameux message n'était pas pour nous, nous avons seulement été victimes de l'incompétence de la réceptionniste. On est soulagées, mais on aurait bien aimé dormir un peu plus quand-même.

Nous rencontrons donc notre guide, Cesar, à l'agence. Pendant ces 3 jours, nous ne serons que toutes les 2 avec le guide, trop bien! Nous prenons un taxi privé pour nous rendre au point de départ de l'excursion, La Cumbre, à 4650m. Pour les connaisseurs, La Cumbre est également le point de départ de la Route de la Mort. Nous voyons également la fameuse montagne Huayna Potosi, qui culmine à 6087m.

A cette altitude, il fait très froid et tout est couvert de neige. Cesar nous explique rapidement ce qui se trouve autour, puis c'est parti pour une journée de 1800m de descente!

Nous quittons vite la haute montagne pour un paysage beaucoup plus sec. Le guide cavale des centaines de mètres devant nous, mais nous nous prenons notre temps pour profiter et prendre des photos.

Au bout de 3h de marche, nous nous arrêtons déjeuner de délicieux sandwichs. La vue n'est pas dégueulasse non plus.

L'après-midi, nous marchons 2h de plus, toujours en descente, afin de nous rendre au lieu où nous camperons le soir. Encore une occasion de voir des lamas, et on est toujours aussi gagas! Le paysage est couvert de nuages, mais c'est quand-même trop joli.

Nous arrivons au campement, nommé Challapampa, dans l'après-midi. Nous sommes tout de suite charmées, le cadre est sublime!

Nous ne pouvions pas passer une nuit en guitoune sans immortaliser l'instant...

Le lendemain matin, le réveil est assez difficile. On a beau avoir des duvets de compet', des chaussettes en laine de lama, des polaires et tout l'attirail, on a eu super froid, surtout avec l'humidité du petit matin. Après un bon petit déjeuner, le guide nous laisse partir devant le temps de réunir les affaires. Il ne nous rejoindra que 4h plus tard, pour déjeuner.

Sur ces 4h de marche, nous passons les 3 premières seulement à descendre. Une épreuve pour Marie, qui a déjà des énormes ampoules de la veille. La dernière heure est en montée, ce qui change un peu, ça fait du bien!

Le lieu où nous déjeunons s'appelle "Bella Vista". Et effectivement, la vue est loin d'être moche.

Ces grandes montagnes vertes que vous voyez sont appelées "Yungas". C'est un mot quechua qui désigne les vallées forestières d'Amérique du Sud, situées entre 500m et 2300m au-dessus du niveau de la mer, au Pérou, en Bolivie et en Argentine. C'est une zone de transition entre les hautes terres andines et les forêts de l'Est.

On en a déjà plein les pattes au déjeuner, mais c'est loin d'être terminé... il nous reste 5h de marche dans l'après-midi. Encore et toujours en descente. Notre guide encore et toujours loin derrière nous. Ça commence à nous faire de moins en moins rire vers 18h, lorsque le soleil commence à se coucher et qu'on est seules dans la forêt. Heureusement, nous trouvons un guide de substitution, qui n'est autre... qu'une ânesse! Elle nous montre le chemin pendant un bon quart d'heure, en nous attendant quand on n'avance pas assez vite! Trop chou!

Quand arrive le noir complet, nous sommes toujours seules. Bon, on ne va pas se laisser abattre, on met nos frontales et on continue, même si on ne fait pas du tout nos fières. Nous croisons un couple de locaux qui nous confirme que nous sommes dans la bonne direction. Nous parcourons donc la dernière montée à toute vitesse, en pestant contre Cesar. Nous finissons par arriver chez une vieille dame, qui nous assure qu'elle connait notre guide. Nous attendons donc là, un peu remontées (et crevées, après 9h de marche, accessoirement!). Cesar finit par arriver quelques minutes plus tard, et nous dit qu'il s'est arrêté un moment pour soigner un bébé qui s'était brûlé. Bon, on n'a plus vraiment le droit de gueuler alors...

Le vrai campement se situe quelques minutes plus loin, mais comme il est déjà tard, nous restons là. Nous montons la tente, et mangeons dans la petite cabane de la dame, avec elle. C'est super rustique, c'est fou de vivre comme ça! On a adoré cette expérience, vraiment authentique!

Bon, par contre absolument aucun confort: pas de toilettes, et un vieux tuyau rouillé pour avoir de l'eau! Marie réussit tout de même à faire un semblant de toilette.

Le lendemain, dans le jour, on prend vraiment conscience de là où on a passé la nuit. Ça c'est l'aventure!

Pour ce 3e et dernier jour, il nous reste encore 3h de descente. Cette fois le paysage est beaucoup plus sec. Encore une fois, Cesar ne marche pas avec nous, et nous le retrouvons en bas.

Une fois en bas, Marie est sur le point de décéder (ou de supplier pour une amputation des pieds, elle hésite encore!). Mais bon, c'est la fin, on va enfin prendre un bus! Enfin qu'on croit! La surprise de la journée, c'est que nous devons encore nous rendre à un village situé à 3h de marche, ou payer un mini bus, très cher! C'est nouveau ça, on n'en a jamais entendu parler! On a un peu les boules, mais en bonnes radines que nous sommes nous décidons de marcher. On a à peine marché 15min qu'un autre mini bus s'arrête à notre hauteur et que Cesar le négocie pour un prix dérisoire. Cette fois, on accepte. Comme quoi, on a bien fait de refuser le 1er! Nous arrivons à un village d'où nous devons prendre un autre van pour La Paz. Encore une fois en théorie, car comme par hasard aujourd'hui il n'y en a pas! Cesar part dans un village voisin pour chercher, car il est 12h30, et la route est en travaux et ferme à 14h, jusqu'à 18h... Il nous laisse donc sur le bord de la route, où nous nous faisons littéralement bouffer par les mouches. Au final, nous devons attendre jusqu'à 15h40 avant que Cesar ne revienne à bord d'un van. Bon, pour dire vrai, le temps est passé assez vite car nous rencontrons des français eux aussi sur le bord de la route, avec qui nous discutons voyage pendant tout le temps de l'attente. Tout est bien qui finit bien, la route réouvre finalement à 16h, nous arrivons donc à La Paz à 18h. Enfin le guide nous a quand-même fait payer une partie de notre billet de retour, car cela ne rentrait pas dans le budget alloué par l'agence... Vous avez-dit racket?!

Bon, pour une fois on ne va pas réussir à vous faire un résumé commun de notre expérience, car on n'en pense pas du tout la même chose!

Fanny a adoré, ne cessant de répéter qu'elle était "au top de sa vie". Elle a adoré le camping sauvage, les paysages, mais aurait aimé que ce soit un peu plus dur, car il y a eu trop de descente.

Pour Marie, cela ne restera clairement pas un bon souvenir de voyage. Elle se demande encore comment c'est possible d'avoir si mal aux pieds avec des chaussures de rando portées depuis 6 mois... D'ailleurs existe-t-il un record du monde des plus grosses ampoules? Elle aurait ses chances. Ça lui a donc gâché le trek, mais même sans ça, elle ne comprend toujours pas quel plaisir on peut prendre à marcher pour marcher. Et puis elle a vraiment eu l'impression de ne rien apprendre des 3 jours. Bref, elle l'a fait pour faire plaisir à Fanny, mais ne réitèrera pas l'expérience. Chacun son truc, ce n'est pas le sien! Par contre elle admet qu'il n'y avait aucune difficulté physique, presque tout étant en descente, mais qu'il aurait été mieux de varier un peu. Et les deux soirs de camping étaient super sympa. Bref, une journée aurait été suffisante, 3 ont été de trop.

Par contre, s'il y a bien quelquechose sur lequel nous sommes d'accord, c'est le guide. Enfin si on peut l'appeler guide. On a plus eu l'impression d'être en compagnie d'un porteur/cuisinier, étant donné qu'il n'a jamais marché avec nous et ne nous a rien expliqué. Et nous faire payer des choses qui étaient normalement incluses? Une honte. Heureusement qu'il était gentil et qu'il cuisinait bien, ça rattrape un (tout petit) peu.